Faire
la pluie et le beau temps
Quatre exercices théoriques sur la pluie et beau temps.
1.Météo conditionnelle. Existe-t-il une disposition des masses d’air chaudes et froides conduisant à la prévision suivante : « Si vous restez chez vous, il fera beau. Si vous sortez vous promener, il se mettra à pleuvoir ? » On ne supposera pas que le promeneur a l’habitude de chanter, l’exercice serait
trop facile.
2.Contre-pied.
La météo fait une prévision à 4 jours - par exemple, il va pleuvoir – en précisant que l’indice de confiance est de 2 sur 5. Est-ce que, si je prévois qu’il fera beau, l’indice de ma confiance de ma prévision est de 3 sur 5, donc meilleur que la météo ?
3.Prévoir les prévisions. Connaissant la prévision à 48h faite aujourd’hui par la météo, peut-on déduire la prévision à 24h qu’elle fera demain ?
4.Progrès scientifique. Supposons que la prévision à 24h faite demain contredise la prévision à 48h faite aujourd’hui. Cela prouve-t-il que la météorologie sera devenue demain une science plus fiable qu’ elle ne l’est aujourd’hui ?
__________________________
Infortuné convive
Même si leur argent est, à coup presque sûr, destiné à être finalement perdu, ceux qui jouent au loto s’offrent,jusqu’au moment du tirage, quelque chose de précieux : le rêve.
Un rêve moins serein qu’il n’y paraît, peut-être, puisque ces mêmes joueurs sont souvent friands d’anecdotes racontant la série de catastrophes subies par des gagnants victime d’escrocs ou de
revers de fortune.
Rares sont ceux qui n’ont jamais tenté aucune loterie. Quelle est en effet la loterie la plus antique et la plus universelle, sinon celle qui unit un homme et une femme pour donner naissance à un être dont nul ne sait ce qu’il sera ? Les premiers mois laissent aux parents le temps de rêver à un enfant d’exception. Espoir anéanti, à coup presque sûr, par la suite. Et quand, par hasard, le rêve n’est pas démenti, il tourne aussi bien au cauchemar. Papa Beethoven, papa Bolyai ou papa Kafka, maman Baudelaire ou maman Jules Renard ont eu plus à souffrir du génie de leur enfant qu’à s’en féliciter.
Dénoncer l’irrationalité naïve des joueurs qui hasardent un argent qu’ils ne reverront pas manque d’à propos. Car les loteries sont moins une question d’argent qu’une parabole désabusée sur la condition humaine et les désillusions que la vie nous inflige, même quand elle réalise nos vœux.